À certains moments de leur histoire, les organisations sont confrontées à des problèmes complexes d’ajustement de leurs projets aux évolutions externes et internes de l’environnement. Ces questions prennent notamment de l’importance dans des périodes de forte évolution réglementaire (cf. loi janvier 2002 – Mise en place de la V.A.E. – Lois de décentralisation)
De nombreux facteurs peuvent intervenir comme barrière au changement : perception insuffisante des problèmes, absence de perspectives à long terme, manque d’objectivation des besoins, tendance à la répétition du passé, structures de pouvoir et de prises de décision floues, absence de régulation des conflits, outils méthodologiques insuffisants pour décrire et évaluer l’action, etc.
Non traitées, ces situations risquent de se détériorer et d’entraîner des dysfonctionnements structurels des systèmes institutionnels, groupaux ou individuels.
La recherche de ressources extérieures à l’organisation interne et la mobilisation des différentes approches peuvent alors être des moyens pour aider à l’analyse de la situation-problème et à la définition d’un processus permettant des réajustements et des changements dans les pratiques institutionnelles.
Principes d’action
Nos interventions dans les établissements visent à accompagner, stimuler des pratiques de changement en développant les capacités des acteurs à analyser, négocier, réaliser des dispositifs d’intervention. Cela suppose la mise au point de projets, la définition d’objectifs et d’outils méthodologiques permettant une évaluation des pratiques.
Deux principes clés guident ces interventions :
– Premier principe :
La nécessité d’un diagnostic et d’une négociation préalable
Chaque organisation possède son histoire et ses caractéristiques spécifiques. Les réponses « clés en mains » ne peuvent prétendre à une validité universelle.
L’objectif de cette phase de diagnostic est de construire et de définir le problème à traiter pour dégager les buts poursuivis par les différents acteurs concernés.
– Deuxième principe : La nécessité d’une implication de l’ensemble des acteurs dans l’action
Le changement ne peut simplement se décréter. Il ne saurait être imposé sans susciter des résistances.
Ce principe nous amène, selon la nature des demandes, à :
– constituer, dans certains cas, un groupe de pilotage qui est le garant de l’action et de sa prise en compte à tous les niveaux de l’organisation,
– pratiquer, dans tous les cas, la transparence du travail réalisé : compte rendu de chaque phase de travail, transmission de l’ensemble des informations concernant l’action, réalisation d’un rapport disponible pour tous les acteurs.
Exemples récents d’intervention :
Premier exemple :
A la suite d’une restructuration induite par l’ARTT et de l’élargissement de son champ d’intervention vers un nouveau public (les mineurs étrangers), un établissement public de l’enfance et de la famille souhaite analyser l’impact de ces changements sur les projets de ses services.
L’intervention s’est articulée autour des aspects suivants :
réalisation d’un diagnostic partagé avec l’ensemble des acteurs de l’établissement
ajustements et formalisation des projets en prenant en compte les nouvelles données
validation des pistes de transformation par l’ensemble des acteurs de l’institution
Deuxième exemple :
Le changement de direction dans les établissements du secteur social donne souvent lieu à des remaniements au niveau politique, pédagogique et organisationnel qui provoquent des sentiments d’instabilité des acteurs impliqués dans les dispositifs institutionnels.
Dans ce cadre, l’IFAR a été sollicité par une A.P.E.I. pour accompagner les équipes en vue de produire des nouveaux compromis prenant en compte les logiques de chacun des acteurs. Ce travail a permis également d’aboutir à la contractualisation de référentiels communs.